Nouveau Théâtre d’Angers-Centre dramatique national Pays de la Loire

Richard III joue du pouvoir comme d’un jouet et ruine toute règle civique et politique… Une tragédie sanglante parmi les plus célèbres de Shakespeare.

Richard III, écrit vers 1593, conclut la première tétralogie de William Shakespeare consacrée à la fin de la guerre des Deux-Roses qui a ensanglanté l’Angleterre du XVe siècle. Shakespeare emprunte aux chroniqueurs de l’époque pour dire l’ascension et la chute d’un roi. Il écrit une pièce toute de complots retors, de crimes horribles et de situations extrêmes. Cette « tragédie de vengeance » est couronnée par une scène prodigieuse qui oppose le tyran aux femmes-fauves du cercle royal.

Richard III

Jean Claude Fall, le metteur en scène, voit dans Richard III la figure en creux du père, son manque. C’est l’absence d’un père, d’une autorité royale légitime qui plonge le royaume dans le chaos. En l’absence d’une légitimité claire et acceptée de tous, les fils-héritiers des Lancastre(s) et des Plantagenet(s) vont s’entretuer jusqu’au dernier. « Le vainqueur » de cette guerre fratricide sera l’enfant renié. Le petit dernier, le boiteux, le bossu, le « pas fini » Richard.
Richard III, c’est la fable de l’enfant-roi ou plutôt du roi-enfant. Celui pour qui la loi, l’amour, la vie et surtout la mort sont autant de jeux auxquels on s’adonne avec une joie rageuse.

Fondateur du Théâtre de La Bastille à Paris, puis directeur du Théâtre Gérard Philippe, CDN de Saint Denis, Jean-Claude Fall dirige le Centre Dramatique de Montpellier où il a refondé une troupe permanente. C’est avec elle qu’il a récemment monté Jean de la Chance de Bertolt Brecht avec une belle intelligence joyeuse. Il revient vers Shakespeare dont il avait monté, il y a près de trente ans Le conte d’hiver. David Ayala, un magnifique comédien de la nouvelle génération incarnera ce sombre, puissant et enfantin despote.

A voir !