La pièce
Il y a quelque chose de pourri…
Après que le Duc a violé et empoisonné la fiancée de Vendice, ce dernier décide de se venger ; déguisé, il s’introduit dans le palais grâce à l’aide de son frère Hippolito.
La cour est alors remuée par le procès du fils cadet de la Duchesse, jugé pour meurtre et viol.
Ambitioso et Supervacuo, les deux aînés de la Duchesse, désirent eux-aussi se venger du Duc, leur beau-père, et de son fils Lussurioso, héritier de la couronne, avec la perspective de s’emparer du pouvoir.
Ces trois vengeances s’enchevêtrent jusqu’au dénouement. Vendice, le vengeur, avoue ses forfaits, et va à l’échafaud, satisfait de mourir après “ une nichée de Ducs ”. Ainsi finit la tragédie.
Un formidable matériau
Mon premier intérêt pour l’œuvre de C. Tourneur, c’est sa stupéfiante rapidité dans la mise en place des enjeux dramatiques. Le départ de la pièce est foudroyant.
Nous sommes devant un échiquier où les joueurs vont s’écrouler sous nos yeux. Formidable matériau pour la machine théâtrale. L’univers baroque, la référence aux vanités, l’absurdité, l’atrocité et l’invraisemblance des situations viennent servir la puissance poétique de cette histoire sans morale.
C’est une œuvre au service à la fois des acteurs et des spectateurs. Aussi bien par sa structure (tout est action et jeu de rôle) que par ses thèmes encore d’actualité au sein de notre société (le pouvoir, l’argent, le sexe, la mort). Un univers répugnant diront certains, fascinant pour d‘autres, mais il n’est guère d’atrocités de théâtre dont on ne puisse retrouver l’original dans le réel… Nous espérons pouvoir en rire…
Travail avec les acteurs
C’est un théâtre de monstres. Un remarquable terrain de jeu pour les acteurs.
Approcher la pièce comme un objet. Nous utiliserons donc le prisme des « clans » où chaque individu porte un nom générique, symbole de son caractère : Vendice (vengeance) ne peut être qu’un vengeur, Lussurioso (luxure) un débauché… Les comédiens stagiaires devront s’amuser avec ces stéréotypes et les creuser pour se rapprocher de ce qui fonde l’être humain : le savant mariage paradoxal du bon et du mauvais. On essaiera de jouer au 1er degré les situations invraisemblables et cruelles proposées, avec les outils du théâtre,
Travailler le texte / s’amuser avec le texte pour trouver le présent de la parole. La traduction de J.Jourdheuil et JF.Peyret permet ces ruptures de passages d’un dire littéraire à un dire plus brut et direct.
Et dans un deuxième temps, une fois la pensée déposée, engager les corps sur le plateau pour faire jaillir la parole : les désirs de vengeances, de crime, de luxure sont des prisons pulsionnelles où la raison n’a pas de place…
Nous mettrons tous ces partis pris à l’épreuve du plateau. Il sera notre seul moyen de vérifier leur pertinence. Nous n’hésiterons pas à changer de direction de travail si nécessaire.
Jean-François Auguste
PRATIQUE
Conditions d’admission et d’inscription
Les candidats doivent être âgés de plus de 18 ans révolus ; ils enverront à l’adresse ci-dessous, par courrier ou email, un dossier curriculum vitae détaillé : photo d’identité, lettre indiquant les raisons qui déterminent le candidat à vouloir s’inscrire pour participer à l’Atelier.
La sélection des stagiaires se fera par un entretien et/ou une séance de travail avec les responsables des Ateliers de formation. Les candidats seront convoqués personnellement pour cet entretien.
La participation des stagiaires aux Ateliers de formation du CDN est gratuite.
Les candidats peuvent se faire connaître soit individuellement soit par l’intermédiaire de l’équipe théâtrale dont ils font partie.
Pour tout renseignement complémentaire, merci de contacter :
Marie-Alix Escolivet au 02 44 01 22 44
Cet Atelier se déroule à Angers, dans les locaux du Théâtre Le Quai.
du lundi 4 au jeudi 21 mai 2009 inclus (sauf di.10, ve.15, sa.16 mai)
date limite d’inscription : jeudi 23 avril
rencontres de sélection 27 et 28 avril