Nouveau Théâtre d’Angers-Centre dramatique national Pays de la Loire

Après les saisissements du malade imaginaire et de Kafka, Philipe Adrien et Bruno Netter s’associent à nouveau pour arpenter l’oeuvre de ce Grand errant, Don Quichotte, héros de Cervantès, homme généreux et chimérique qui se pose en redresseur de torts, en défenseur des opprimés.

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Sans être tout à fait explicite, le Robert, avec l’expression « qui se pose », introduit une donnée intéressante du récit de Cervantès. Oui, Don Quichotte prétend défendre les opprimés, mais il est fort rare qu’il ne se trompe pas d’ennemi. Il lui arrive même de punir qui ne le mérite pas et de laisser filer des méchants.
Avant d’être un roman philosophique, Don Quichotte est tout simplement une histoire de plaies et de bosses ! L’agressivité totalement irréfléchie du « Chevalier à la triste figure » le conduit à se précipiter dans des conflits qui le plus souvent tournent au désastre pour lui-même comme pour son valet. Deux volumes et environ mille pages de texte, un livre immense ! Pourtant, qui lit soigneusement le roman de Cervantès va découvrir nombre de moments – on pourrait dire de scènes – d’une imparable drôlerie, suivre une évolution très circonstanciée et précise de la relation entre le maître et le valet, se retrouver ahuri par une construction narrative d’une liberté et d’une complexité merveilleuse.

Don Quichotte est un aveugle ! C’est à nos yeux la bonne raison du désir de Bruno Netter d’incarner ce personnage mythique. Un aveugle ? Pas à proprement parler. Disons que, un peu comme Argan dans Le malade imaginaire, mais pour des raisons différentes, Don Quichotte ne cesse de faire montre d’un aveuglement sans mesure : son imaginaire étant envahi par les romans de chevalerie, il transforme immédiatement tout ce qu’il voit ou pourrait voir aux normes de son univers fictif.

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Nous avons tous en tête une image de Don Quichotte : son allure dégingandée, son cheval Rossinante, sa lance, son serviteur rondouillard Sancho Pança, les moulins à vent, etc… Au-delà des clichés, comment ne pas voir les liens étroits qui nous relient. Son opiniâtreté, sa recherche de la justice, et surtout son aveuglement apparent ou plutôt la capacité de transformer la réalité pour qu’elle corresponde à ses rêves ? « Don Quichotte est curieux de tout. Et dans son errance rien ne l’arrête. Ce qui fait la modernité de ce personnage, c’est que tout l’intéresse, et qu’il est toujours prêt à s’engager pour une cause. Don Quichotte, l’empêcheur de tourner en rond, nous oblige à pousser la réflexion dans nos choix. Don Quichotte, Chevalier errant moderne ? » s’interroge Bruno Netter.

Générique

• adaptation Philippe Adrien et Vladimir Ant d’après la traduction d’Aline Schulman (éditions du Seuil)
• avec Vahid Abay, Mylène Bonnet, Monica Companys, Stéphane Dausse, Pierre Delmer, Geneviève de Kermabon, Régis Lang, Bruno Netter,
  Jean-Luc Orofino, Bruno Ouzeau
• décor et costumes Goury
• lumières Pascal Sautelet
• musique Ghédalia Tazartès
• vidéo Olivier Roset
• collaboration artistique Clément Poirée
• régie générale Agostinho Faria
• Coproduction Compagnie du 3eOEil – conventionnée par la Drac des Pays de la Loire et compagnie ARRT/Philippe Adrien, en coréalisation avec le Théâtre de la Tempête, avec l’aide du conseil régional des Pays de la Loire et de l’Agefiph
• Chargée de production à la cie du 3e OEil : Brigitte Pons
• Montage de production et diffusion : Martine Derrier, Les Petits Ruisseaux

Date

• Du mardi 23 au jeudi 25 octobre 07