Nouveau Théâtre d’Angers-Centre dramatique national Pays de la Loire

Nouveau Théâtre d’Angers-Centre dramatique national Pays de la Loire

Trahisons

de Harold Pinter - mise en scène Frédéric Bélier-Garcia

Retour de Frédéric Bélier-Garcia à la Comédie-Française pour la création d’une pièce de Harold Pinter, Prix Nobel de littérature 2005. Denis Podalydès, Laurent Stocker, Christian Gonon, Léonie Simaga interprètent les variations conjugales de cette partition virtuose en neuf tableaux.

photos du spectacle © Cosimo Mirco Magliocca / coll. Comédie-Française

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Midi, au printemps. Un bar. Au fond de la salle, Jerry et Emma se retrouvent deux ans après leur séparation. Elle est la femme de Robert, éditeur, vieil ami et plus que tout partenaire de squash de Jerry. À partir de ce point, Harold Pinter remonte le cours d’une intrigue amoureuse entre trois amis : des ruptures jusqu’aux rencontres, des aveux aux mensonges, des secrets aux trahisons, il renverse le cycle du temps, détrame les scénarios où chacun a construit sa propre vérité...

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Créé en 1978 à Londres et adapté au cinéma en 1982 avec Jeremy Irons, Trahisons reprend l’équation du théâtre bourgeois – le mari, la femme, l’amant – mais la déconstruit subtilement…
Frédéric Bélier-Garcia admire dans Trahisons « la précision de miniaturiste de Pinter. Sur le thème ordinaire de l’adultère s’écorche progressivement ce qu’on pourrait appeler le paradoxe de la trahison, qui est à la fois ce qui condamne une histoire et l’effort héroïque et masqué pour la sauver, une fidélité dévoyée à la promesse première de l’amour. »

Quatre comédiens d’exception jouent ce chef-d’œuvre du théâtre britannique créé au Vieux Colombier cet automne.

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A voir

Générique

  • Avec Denis Podalydès, Laurent Stocker, Christian Gonon, Léonie Simaga, de la Comédie-Française
  • texte français Eric Kahane
  • mise en scène Frédéric Bélier-Garcia
  • collaboration artistique Caroline Gonce
  • décor Jacques Gabel
  • costumes Catherine Leterrier et Sarah Leterrier
  • lumières Roberto Venturi
  • son Bernard Vallery
  • Production Théâtre du Vieux-Colombier / Comédie-Française
  • © L’Arche Editeur

Date

  • Jeudi 30 et vendredi 31 octobre à 20h30
    T900
  • Soirée Enfants le 31 octobre : 3€/ Réservation 02 41 22 20 20

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Lu dans la presse

La presse ne tarit pas d’éloges sur ce spectacle créé à la Comédie-Française, en voici quelques échos…

Subtiles « Trahisons » au Vieux-Colombier
Le directeur du Nouveau Théâtre d’Angers, habitué à jouer la carte déjantée (notamment avec ses complices Perez et Boussiron), a préféré opter pour un traitement sobre et épuré du vaudeville « inversé » de Pinter. (…) Dans le beau décor stylisé de Jacques Gabel, transformant chaque scène en une cruelle photo d’album, Bélier-Garcia orchestre un vaudeville en négatif, où le rire, étranglé, jaillit à contretemps. Le metteur en scène a fait appel à un trio de « traîtres » virtuose : Denis Podalydès est le mari (Robert), Léonie Simaga, la femme (Emma) et Laurent Stocker, l’amant (Jerry). Ils nous entraînent dans une valse lente et hypnotique, qui à l’envers comme à l’endroit, ne peut déboucher que sur le néant.
Philippe Chevilley. Les Echos

Frédéric Bélier-Garcia s’attaque à l’œuvre d’Harold Pinter avec élégance et intelligence. Sa mise en scène nous a totalement emballés. Ce faux drame bourgeois devient un spectacle nerveux, vivant, résolument moderne.
Marie-Céline Nivière. Pariscope

Le doux poison d’Harold Pinter
Frédéric Bélier-Garcia s’appuie sur une très bonne équipe artistique et sur la traduction première d’Eric Kahane. (…) Christian Gonon s’amuse à jouer les serveurs de trattoria. Léonie Simaga a la grâce sauvage, les silences butés qui conviennent à Emma (Pinter connaît son Flaubert). Laurent Stocker tout en très fines nuances qui disent le doute, la déception comme la vitalité, l’admiration qu’il a pour son ami, est tout à fait remarquable. Le personnage de Robert n’a que quelques scènes, mais c’est du très grand Podalydès. Immédiatement évident et presque inquiétant, il est vraiment formidable. On a le sentiment qu‘il se délecte autant que le personnage lui-même se délecte. C’est cruel et pervers, sans étouffer ce qu’il y a de touchant dans cet intellectuel sensible et désabusé, très représentatif de la pensée pinterienne ! Du très grand art !
Armelle Héliot. Le Figaro

Ces glissements successifs de la trahison sont mis en scène dans une scénographie très simplement sophistiquée par un Frédéric Bélier-Garcia en pleine forme. Au côté de Léonie Simaga, d’une féminité triomphante, Laurent Stocker passe de l’assurance des premiers temps de l’amour au désarroi du gamin trahi par son meilleur ami, avec une pointe de drôlerie héritée de ses rôles chez Labiche et Feydeau. Il forme un duo formidable avec Denis Podalydès, le tireur de ficelles ficelé, blessé par son propre cynisme. Ou son indifférence. Tout cela est d’une folle subtilité, à la fois vif et nonchalant. Un régal de "britannitude".
Laurence Liban. L’Express

Le tour de force de Frédéric Bélier-Garcia est de parvenir à renouveler la lecture de cette pièce archiconnue, en montrant ce qui manque autant que ce qui apparaît sous les masques et les faux-semblants. Emma, Robert et Jerry sont passés à côté de la sublime union de deux êtres imparfaits et affreux, dont le Perdican de Musset remarque qu’elle est la seule manière d’affirmer : « C’est moi qui ai vécu et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. » On en rira, de peur d’avoir à en pleurer : ni Pinter ni Bélier-Garcia n’ont l’étoffe sentencieuse des moralistes ou le goût des larmes à la Werther. Mais le récit poignant que fait Podalydès d’un matin de solitude à Torcello suggère que la bienséance est un fardeau autant qu’une cuirasse. La subtilité de cette mise en scène parvient à le montrer de lumineuse et délicate façon.
Catherine Robert. La Terrasse

Le propos du dramaturge britannique se déploie, grinçant : il n’y a ni mariage heureux, ni amitié vraiment loyale et tel est trahi qui croyait trahir. Un constat aussi cruel que brillamment écrit. Et excellemment interprété par le trio Léonie Simaga, Laurent Stocker et Denis Podalydès.
A. L. D. Le Pèlerin

Des décors aux costumes en passant par la video et la musique, tout est soigneusement étudié pour plonger le spectateur dans cette vertigineuse
remontée temporelle mise en scène sans dérapage par Fredéric Bélier-Garcia
(…) Dans cet exercice où chacun est pris a son propre piège et tente de garder la face, Denis Podalydès, Léonie Simaga et Laurent Stocker jouent leur partition avec ce qu’il faut de mystère, de froideur apparente, toujours en équilibre précaire. En ce sens, ils sont au diapason de l’univers trouble, insaisissable d’Harold Pinter.
Jean-Luc Wachthausen. Le Télégramme

On assiste à des joutes verbales de haut vol entre Laurent Stocker, amant désabusé, et Denis Podalydès, époux cynique. Savoureux !
Nejma van Egmond. Aujourd’hui en France

Dans sa mise en scène épurée, avec un bel éclairage, Frédéric Bélier-Garcia a su conserver le côté brillant et drôle de cette écriture. Il est servi par des interprètes qui se projettent chaleureusement… vers le passé !
Sorj Chalandon. Le Canard enchaîné

Piquant Pinter
Trahisons de Harold Pinter fait son entrée à la Comédie-Française. Glaçant, subtil, et alcoolisé. On y court.
M.F. Elle

Un travail d’orfèvre de Frédéric Bélier-Garcia
Frédéric Bélier-Garcia propose une mise en scène toute en finesse avec trois excellents comédiens. Trahisons est un polar amoureux dont on reconstitue le puzzle tout au long des neufs scènes. L’histoire est palpitante mais elle peut devenir très laborieuse à suivre. Frédéric Bélier-Garcia réussit le spectacle parfait. Avec un trio de comédiens extraordinaires : Denis Podalydès, Laurent Stocker et Léonie Simaga (avec Christian Gonon dans deux rôles anecdotiques) il bénéficie du casting parfait pour ces joutes amoureuses exaltantes. Sa mise en scène est astucieuse. Il utilise des panneaux coulissants qui vont et viennent entre les séquences pour masquer les nombreux changements de décors nécessités par l’écriture de Pinter. C’est souvent ce qui plombe l’adaptation de ce texte. Et puis Frédéric Bélier-Garcia joue sur les silences de Robert. Quand l’on sait qu’il connait tout de la liaison de sa femme avec Jerry on savoure d’autant plus le jeu de Denis Podalydès. Ses silences créent le malaise et le doute. Les deux hommes s’épient et s’interrogent du regard. Podalydès est littéralement glaçant, à la limite de la perversion. Le tout se joue dans un environnement musical qui va des Stones aux grands airs d’opéra. Un vrai plaisir de théâtre.
Stéphane CAPRON. Sceneweb

Les acteurs du Français traîtres virtuoses…

Sous la houlette du très inspiré Frédéric Bélier-Garcia, trois sociétaires investissent aussi gracieusement qu’intensément les “Trahisons“ d’Harold Pinter, habitant, nourrissant avec vérité chaque réplique et surtout chaque silence d’une pièce un peu à part dans l’œuvre du dramaturge anglais, de par sa forme et son ton (moins noir). Un spectacle abouti sur tous les plans, évident, fascinant, disséquant de manière édifiante les rapports amoureux et amicaux afin d’en révéler la complexité, la fragilité, qu’il conviendra de courir applaudir au Vieux-Colombier avant le 26 octobre. Sans faute..
Fousdetheatre.com Thomas Baudeau

Frédéric Bélier-Garcia, dont la mise en scène est élégante et précise, ne paraphrase pas l’écriture incisive et elliptique de Pinter, toute en creux et cela confère aux comédiens une grande latitude de jeu. Et, de par la dramaturgie et le registre qu’emprunte chacun, il y a quelque chose de musical dans ce trio. Denis Podalydès, le Mari, joue malicieusement d’une naïveté cynique ; Léonie Simaga, Elle, féline et lumineuse, bouge avec grâce, mais Laurent Stocker, L’Amant, un peu pataud, est moins convaincant.
Comme les trois personnages connaissent (et nous la connaissons tous) l’issue de la pièce dès le début du spectacle, cela entretient une distance, et permet à cette suite de malentendus, somme toute cruels, de se développer avec humour, et de retrouver, bien qu’en demi-teinte, la dimension comique de tout vaudeville.
Mireille Davidovici. Theatredublog.com

Le grand jeu des petits secrets à la comédie Française
Une pièce d’une grande puissance ironique, désamorçant le ressort habituel de l’intrigue, le devenir, pour placer les répliques dans l’abime de leur situation, de leur force instantanée, dévastatrice en sa puissance et sa dérision réunies. De grands comédiens, fascinants, habités, aimantés par Léonie Simaga qui réussit une prestation parfaite, se montrant lisse et déterminée, fragile dans sa grandeur et forte de ses faiblesses. La représentation est décidément bien ficelée : on ne lui trouvera aucun défaut, puisqu’elle est à la fois dynamique, formellement maîtrisée, magnifiquement interprétée, effectivement édifiante, malgré tout réjouissante. A recommander.
Christophe Giolito. Salonlitteraire.com

Il y aurait quelque chose de Rohmer & de Truffaut dans ces Trahisons projetées, en profondeur de champ scénographique depuis la chambre noire du public, sur le plateau du Vieux-Colombier.
Jouant avec les rideaux de scène, à la manière d’obturateurs photogéniques, le diaphragme s’ajuste en faisant le point du cadrage introduisant chaque nouvelle séquence à rebours chronologique.
Il y aurait du « Jules et Jim » revisité façon « Contes des quatre saisons » … de l’Amour bien entendu mais tout autant de l’Amitié, sentiments qui vont se confondre allègrement dans des malentendus successifs à remonter le temps contre lui-même dans les ravages que celui-ci peut engendrer à l’insu du plein gré des protagonistes :
La mise en scène, délicieusement tactile, de Frédéric Bélier-Garcia épouse ces méandres à venir en les retro-projetant dans un passé, sans cesse immédiat, celui que Harold Pinter dépeint avec la nostalgie non feinte du réalisme affectif.
Ensuite, c’est la subtile direction actoriale qui accrochera l’interprétation à des moments de grâce en suspension, ceux dont il n’aurait jamais fallu cesser de vouloir le meilleur de la pulsion amoureuse.
Theothea

La mise en scène de Bélier-Garcia, à travers le décor lissé de Jacques Gabel, dessine avec une subtilité lumineuse une succession de tableaux articulés – rapprochements, zooms cinématographiques, coups d’œil de judas et mise en valeur de détails à la Edward Hopper. Le spectateur pénètre dans une intimité familière. Christian Gonon en second rôle et garçon de café s’en donne à cœur joie sur le plateau. Quant au trio de cette relation d’amour et d’amitié, heureuse autant que malheureuse, il est excellent.
Véronique Hotte. hottellotheatre


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