Nouveau Théâtre d’Angers-Centre dramatique national Pays de la Loire

Nouveau Théâtre d’Angers-Centre dramatique national Pays de la Loire

Yaacobi et Leidental de Hanokh Levin

Décider de vivre est chose compliquée : il faut se méfier des femmes qui se disent pianistes, et des amis qui s’offrent en cadeau de mariage… Cette comédie sentimentale et loufoque du grand auteur israélien avait enchanté le public la saison dernière. Parée d’une nouvelle composition musicale de Reinhardt Wagner, la voici de retour au Quai, avant une grande tournée nationale qui passe par Paris au Théâtre du Rond-Point, Lyon, Marseille et Nantes…

« Je vais donc rompre avec mon meilleur ami, David Leidental (…) Je m’en vais le faire souffrir, le ratatiner, piétiner ses sentiments… », clame Yaacobi. Illico, il faut donc arrêter les parties de dominos entre copains, trouver une muse, et surtout y croire. Le sentier est semé d’embûches et d’embuscades.
Hanokh Levin a composé une grande fable rieuse, un conte de grands enfants capricieux et mécontents, en trente scènes de la vie conjugale, drôles, pathétiques, dérisoires. Trois personnages avancent toute pensée dehors, leurs névroses pour tout étendard. Dans cette pièce hilarante d’Hanokh Levin, « vivre » serait d’abord se venger. Après avoir « rompu » avec Leidental, Yaacobi jette son dévolu sur Ruth, une pianiste aux formes callipyges et généreuses. L’affaire tourne au ménage à trois. Car si les deux amis se détestent, ils sont surtout inséparables. Et Ruth ne tient pas à choisir entre les deux.
Le grand dramaturge israélien offre un regard sans complaisance sur son époque. Hanokh Levin a écrit de nombreuses satires politiques mais aussi des comédies dont beaucoup sont régulièrement jouées comme Krum l’ectoplasme ou Shitz.

Notre trio amoureux fait immanquablement penser à celui de Jules et Jim de Truffaut. Un autre tourbillon de la vie auquel le grand charivari de notre Yaacobi… se trouve parfaitement assorti. Bertrand Guyomar. Le Courrier de l’Ouest

Un auteur universel

Hanokh Levin est un grand auteur. D’autant plus universel, qu’il écrit, dans son appartenance contradictoire à Israël, au plus intime de lui-même. L’écriture dramatique de Levin se détache, au fil des années, des contingences historiques pour explorer les contrées du mythe et de la parabole. Même si le but restera toujours le même, répondre à l’exigence d’Euripide formulée dans Les grenouilles : « un bon auteur dramatique est celui qui fait de ses spectateurs de meilleurs citoyens ».

Dès le début de sa carrière, Levin choisit de ne pas parler en public de son oeuvre et de ne pas utiliser la presse pour promouvoir ou expliquer son théâtre. Il ne réagit pas aux critiques qu’il reçoit. Venu à Paris en 1995 à l’occasion de la création de Marchands de caoutchouc dans une mise en scène de Jacques Nichet, il ne change pas de principes et refuse les entretiens avec les journalistes. Pourquoi organiser un battage médiatique ?
Il suffit d’aller voir sa pièce. Ses opinions et réflexions sur le théâtre, il les livre au travers de sa création littéraire et scénique. Hanokh Levin meurt d’un cancer en août 1999, laissant une oeuvre très variée, traduite et jouée aujourd’hui dans de nombreux pays.

En France, près d’une vingtaine de pièces sont publiées par les Editions Théatrâles. Michel Didym, Jacques Nichet, Stéphane Braunschweig, François Rancillac, Laurent Bertonne et de nombreuses compagnies régionales ont créé ici des textes de cet immense dramaturge dont le théâtre tend un miroir aux humains qui acceptent de s’y voir grimacer.

Extrait
LEIDENTAL. – Il n’y a pas de honte à faire connaissance d’une dame par le biais de petits services galants. Je m’appelle David Leidental, et vous, c’est comment ?
RUTH. – (pour elle-même) Je les ai mis en compétition, je les ai plongés dans les affres de la rivalité. Rien de mieux pour faire grimper mes actions.
Elle sort.
YAACOBI. – (pour lui-même) Elle ne veut pas de moi – si ? Non ? Lutter. Toujours lutter. Quand pourrai-je m’abandonner à la sensation de tenir en main quelque chose de consistant ? Quand aurai-je enfin la certitude de construire ma vie sur des bases solides, quand serai-je enfin débarrassé de cette angoisse permanente ? Je m’en remets à toi, mon Dieu, il est temps que tu me donnes quelque chose de tangible, de palpable, du réel. Je suis à bout, mes nerfs vont lâcher.
Hanokh Levin. Yaacobi et Leidental
texte français Laurence Sendrowicz (éditions Théâtrales)

traduction Laurence Sendrowicz | musique Reinhardt Wagner | scénographie et costumes Sophie Perez | assistante mise en scène Caroline Gonce | avec Manuel Le Lièvre, David Migeot, Agnès Pontier

Nouveau Théâtre d’Angers / CDN Pays de la Loire | coréalisation Théâtre du Rond-Point | publié aux éditions Théâtrales, Théâtre choisi I, Comédies

du mardi 12 au vendredi 15 janvier 10
| vendredi 9 et samedi 10 avril 10 | Scène de répétition

du lundi 8 au jeudi 11 mars 10 | T 400

du lundi au mercredi 19h30 | du jeudi au samedi 20h30

rencontres avec l’équipe artistique mercredi 13 janvier et mercredi 10 mars à l’issue de la représentation
représentation en audio-description le 10 mars


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