Nouveau Théâtre d’Angers-Centre dramatique national Pays de la Loire

Sur des airs de tango, l’histoire d’un artiste espagnol génial qui, pourchassé par Franco, trouvera refuge chez Eva Perón. Entre music-hall et théâtre, Alfredo Arias Alfredo Arias exalte la rencontre de ces deux destins exceptionnels.

Né à Malaga en 1908, Miguel de Molina quitte son foyer modeste pour devenir boniche de bordels. Entre les prostituées et les toréros, il apprend l’art de divertir. Bourré de talent, il devient célèbre. La guerre civile espagnole éclate. Il chante pour les soldats républicains. On le surnomme la « folle rouge ». Le conflit terminé, la police franquiste le passe à tabac. Après maintes péripéties, il rejoint Buenos Aires.

Finalement Eva Perón, femme du président argentin, lui donne refuge. Tatouage est une drôle de rencontre entre ces deux personnages qui sont le miroir l’un de l’autre. « Vous avez été un pédé pour le franquisme et moi j’ai été une pute pour l’oligarchie de mon pays ! » dira Eva… Ces dialogues, émaillés de musiques de tango et chansons, font revivre avec les armes de la représentation théâtrale et du kitsch ces deux marginaux, lumineux et uniques qui ont défié l’Histoire.

Réfugié en France en 1970, l’Argentin Alfredo Arias – à qui l’on doit d’éblouissantes réussites avec le groupe TSE : Peines de cœur d’une chatte anglaise, Histoire du théâtre – est ici accompagné sur scène par d’époustouflants comédiens-chanteurs de Buenos Aires. En quête de chimères qui puissent le connecter à ses racines, Arias nous offre, avec Tatouage un spectacle drôle, émouvant et brillant en forme de « carnet de retour au pays natal ».

La presse
Dans Tatouage, Arias et ses acteurs-chanteurs débridés lorgnent à la fois sur l’esthétique cabaret, la stylisation sud-américaine et le grand rituel nô. Cet éclectisme outrepassant les normes, se moquant des tabous politiques ou sexuels avec une liberté tout en clins d’œil complices, est mené avec une enchanteresse maestria. Alfredo Arias est parvenu au sommet de son art.

[/Fabienne Pascaud. Télérama/]

 Texte et mise en sène Alfredo Arias
 Avec Alfredo Arias, Carlos Casella, Marcos Montes, Sandra Guida, Alejandra Radano
 Traduit de l’espagnol René ; de Ceccatty
 Arrangements musicaux Diego Vila
 Accessoires Larry Hager
 Costumes Pablo Ramirez
 Son Julius Tessarech
 Lumières Patrick Debarbat

 Durée 1h20
 Mardi 18 au vendredi 21 janvier | Grand Théâtre
Du mardi au mercredi 19:30
Du jeudi au vendredi 20:30