Des êtres cherchent à retenir les promesses de l’enfance, dans l’amour ou par l’art… Garder vivant, en eux, le cadeau des espérances premières, du temps des possibles. On annonce une comédie, une tragédie survient. La Mouette est un regret furieux de la vie. Les personnages semblent y attendre une fête qui n’a pas eu lieu. Frédéric Bélier-Garcia met en scène ce grand cabaret de l’existence, qui marque le retour au théâtre de Nicole Garcia.
Dates
Du 26 septembre au 12 octobre
tous les jours à 20h30 sauf jeudi 19h30
relâche le lundi
Grande salle - Théâtre Nanterre-Amandiers
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Revue de presse
UNE MOUETTE ENCHANTERESSE
Metteur en scène de Tchekhov, Frédéric Bélier-Garcia dirige sa mère dans cette pièce toujours émouvante. Qu’il est réjouissant de voir une Mouette atteindre des sommets après des versions diverses, comme celle, prétentieuse, d’Arthur Nauzyciel, à Avignon, ou celle de Christian Benedetti, actuellement en tournée, dite à toute vitesse comme une « italienne ». Montée de façon réaliste par Frédéric Bélier-Garcia, la pièce de Tchekhov restitue magnifiquement la « petite musique » propre à l’auteur russe.
Le directeur du Nouveau Théâtre d’Angers a recruté sa mère, Nicole Garcia, pour interpréter Arkadina. La comédienne effectue un retour flamboyant dans le rôle de cette coquette, égocentrique, pingre et hantée par le temps qui passe, (…) maladroite avec son fils, Constantin (remarquable Manuel Le Lièvre), qui attendra en vain sa reconnaissance.
Fluide et clair, le texte expose, sans pathos, les tourments des personnages dans le décor intimiste et astucieux de Sophie Perez et sur les musiques romantiques du compositeur anglais Edward Elgar. Pendant deux heures trente, on est émus et enchantés par ce « quintal d’amour » que voulait transmettre Tchekhov.
Nathalie Simon. Le Figaro
ON Y COURT… / TCHEKHOV TOUJOURS
Ce n’est pas par hasard que le metteur en scène Frédéric Bélier-Garcia dirige sa mère dans ce grand rôle – plus altière qu’amazone – et confie son décor – un huis-clos hyper-réaliste – à Sophie Perez, par ailleurs turbulente auteur d’un Oncle Gourdin qui ne faisait pas dans la dentelle nostalgique.
Ici les adultes sont des monstres d’égoïsme, d’éternels adolescents rêveurs qui ne veulent pas céder la place. Toute la distribution est forte, insolite. Trigorine, l’amant d’Arkadina (Magne-Håvard Brekke) n’est pas un écrivain plein de suffisance mais un artiste vibrant, comme Nina (Ophelia Kolb), petite mouette qui finira grise, éteinte. Eric Berger, taillé pour les rôles de jeune premier, joue l’instituteur malheureux en amour. A rebours, Manuel Le Lièvre, applaudi d’ordinaire pour son tempérament comique, est un Treplev tout en énergie sourde et en élans de môme blessé. Une Mouette âpre et sensible.
Odile Quirot. Le Nouvel Observateur
DU GRAND THÉÂTRE
Les comédiens Brigitte Roüan, Jan Hammenecker, Stéphane Roger ont une vraie présence. Manuel Le Lièvre (Treplev) ne semble rien laisser au hasard, orchestrant sa fin fatale ; Agnès Pontier en Macha porte avec grâce le deuil de sa vie ; Eric Berger donne, avec ses pas dansés, de l’éclat à l’instituteur Medvedenko. Quant à Nicole Garcia, actrice et mère du metteur en scène dans la vie, actrice et mère du dramaturge dans la pièce, elle tient son rôle en majesté.
Véronique Hotte. La Terrasse
LA BELLE SURPRISE
L’incongruité de cette scénographie rend le spectacle extrêmement passionnant… Frédéric Bélier-Garcia a une qualité, c’est qu’il cherche, il n’hésite pas à se mettre en danger, à se bousculer de l’intérieur, et employer Sophie Perez et Xavier Boussiron pour la scénographie, c’est se remettre en question, ça veut dire qu’on fait intervenir sur son plateau des gens qui vont foutre le bazar, et ils foutent le bazar avec la scénographie, effectivement, je trouve qu’il a cette vertu-là, de continuer à chercher, de faire entrer l’altérité sur le plateau, et là, pour le coup, il a trouvé. C’est formidable. Le plaisir de Nicole Garcia à jouer est évident. C’est vraiment bien. Et les gens aiment. Je le félicite.
Joëlle Gayot. France-Culture
DES ACCENTS SOMBRES
La mise en scène de Frédéric Béier-Garcia souligne cette opposition dissymétrique où les aspirations d’une jeunesse livrée à elle-même se heurtent au désintérêt des aînés. Nicole Garcia qui joue Arkadina, conserve tout au long de la pièce une neutralité condescendante. Les efforts de Treplev (Manuel Le Lièvre) pour obtenir un minimum de reconnaissance sont systématiquement déçus. De même Nina (Ophelia Kolb) se brûle les ailes à tenter sa chance dans un monde où, comme disait Nicolas de Chamfort, « il faut que le cœur se brise ou se bronze ». Comme si la société n’avait pas assez de place pour accueillir une nouvelle génération. Un horizon bouché qui donne à ce spectacle des accents particulièrement sombres.
Hugues Le Tanneur. Les Inrockuptibles
UNE MOUETTE DE HAUT VOL
Inoubliable Arkadina, Nicole Garcia et ses neuf partenaires nous font ressentir les aspects les plus brûlants de l’humain dans le chef-d’œuvre de Tchekhov interprété au plus juste, comme une partition.
Il faut saluer l’ensemble de la distribution, en tout point judicieuse. Dans cette pièce chorale, les comédiens trouvent chacun leur place. On est constamment avec eux : le Treplev bouleversant de Manuel le Lièvre, la Nina d’Ophélia Kolb, la Macha de Brigitte Roüan, le Sorine de Michel Hermon conscient au soir de son existence de ne pas avoir vécu… Tous, vraiment, seraient à citer, pour ce beau souffle de vie emportant La Mouette haut, très haut.
Bertrand Guyomar. Le Courrier de l’Ouest
LA MOUETTE DE TCHEKHOV S’ENVOLE AU QUAI
La pièce s’appuie sur une troupe de comédiens très homogène, une mise en scène habile de Frédéric Bélier-Garcia, le directeur du NTA, et un texte sur l’amour impossible.(…)
Dans la scène finale, à l’atmosphère extraordinaire, chacun jette ses dernières forces dans la bataille. “On ne peut pas se passer de théâtre”, martèle au début de la pièce l’ancien conseiller d’état Sorine (Michel Hermon). C’est encore plus vrai une fois qu’on a vu “ce grand cabaret de l’existence”.
Laurent Beauvallet. Ouest-France
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La MOUETTE
de Anton Tchekhov
mise en scène Frédéric Bélier-Garcia
avec Nicole Garcia, Ophélia Kolb, Agnès Pontier, Brigitte Roüan, Éric Berger, Magne-Håvard Brekke, Jan Hammenecker, Michel Hermon, Manuel Le Lièvre, Stéphane Roger - scénographie Sophie Perez & Xavier Boussiron, costumes Catherine Leterrier et Sarah Leterrier, lumières Roberto Venturi, son André Serré, création coiffures Frédéric Souquet, collaboratrice artistique du metteur en scène Valérie Nègre, régie Valentina Venturi, Vincent Bedouet, Jean-Christophe Bellier, Jocelyn Davière, Sacha Estandié, habilleuse Lucie Guilpin - traduction Antoine Vitez, Éditions Actes Sud / Le Livre de Poche - production Nouveau Théâtre d’Angers - Centre dramatique national Pays de la Loire